Après l’aventure des poissons pilotes où une parole a pu être chuchotée notamment à travers des actions allant d’un journal de confinement à des lectures au creux de l’oreille, voici à présent le temps de l’aurore, l’aurore annonciatrice du lever du soleil. Un chemin que nous nommerons Au point du jour et que l’été durant, La Colline suivra pour vous mener à une clairière où, à travers le théâtre, nous pourrons nous rassembler pour évoquer ces deux plaques tectoniques qui font trembler aujourd’hui nos certitudes, la mort et la jeunesse, et que cette épidémie et les choix politiques du confinement ont fait violemment s’entrechoquer.
La Parole nochère
expérience poétique autour de la mémoire des disparus
un projet de Wajdi Mouawad et Kaori Ito
avec Charlotte Farcet, Victor de Oliveira, Delphine Lanson et Kaori Ito
reprise à la rentrée de septembre 2020
Dans l’intimité d’une cabane installée dans l’alcôve calfeutrée du théâtre, La Parole nochère invite qui le voudrait à témoigner de l’expérience de la perte d’un être cher, guidé par la voix d’un artiste à travers le combiné d’un téléphone. À l’issue de cette conversation, le témoin, seul cette fois-ci, pourra ensuite adresser les paroles secrètes de l’hommage qu’il souhaite rendre au disparu.
Sans être écoutés, ces deux appels seront consignés anonymement. Dans une forme d’archéologie du présent, les paroles scellées du dialogue entre le témoin et l’artiste-guide seront enfouies au plus profond de La Colline, devenant une présence radioactive au cœur-même du théâtre. Les paroles adressées aux disparus s’envoleront quant à elles au vent, dispersées telles des cendres depuis le toit du théâtre.