texte, mise en scène, scénographie, costumes et jeu Angélica Liddell
du 10 janvier au 7 février 2020 au Grand Théâtre
du mercredi au vendredi à 20h30, le mardi à 19h30
le samedi 11 janvier à 20h30 et le dimanche 12 janvier à 15h30
spectacle en espagnol surtitré en français
durée estimée 1h45
le spectacle est présenté en alternance avec Una costilla sobre la mesa : Madre
Je ne vois rien du monde visible.
Una costilla sobre la mesa
Je viens de brûler mes parents, un corps puis l’autre à trois mois d’écart. Je ne pourrai plus jamais revenir d’ailleurs. Je ne veux pas me souvenir d’eux vivants. Je veux être accompagnée par leurs corps sans vie, leurs visages comme sculptés dans le marbre tels des masques du Non-sens et de la Déraison, leur repos enfin, ce mystère glaciaire, et l’immense douleur que j’ai ressentie en touchant la chair déjà froide. Je veux conserver l’image de leurs cadavres comme un médaillon en or dans ma mémoire, pour qu’elle me fasse pleurer toujours et ainsi avoir toujours à l’intérieur de moi l’image manquante, l’irreprésentable : l’image qui nous manquera toujours.
Chaque jour je m’efforce d’oublier leurs vies, qui sont la mienne, je ne veux avoir d’autre souvenir que leurs morts, leurs morts qui ont ramené à moi le géant du pardon et de la pitié.
À ma droite mon père mort, à ma gauche ma mère morte. L’amour tout en haut, sphérique et doré. Je t’aime, mon père. Ma mère, je t’aime.
À ma mère, j’offre en guise d’ultime cérémonie la pièce qu’elle aurait aimé voir, un voyage mythique jusqu’à la terre de ses ancêtres. Pour mon père, la meilleure offrande réside dans l’inintelligible, c’est-à-dire ce qui fait de nous des saints.
Angélica Liddell
À la suite de Madre, Angélica Liddell crée Padre, elle interroge la réalité de la vie par la religion et le dogme de la résurrection par la philosophie, convoquant notamment sur scène la pensée de Gilles Deleuze.
Comme toujours dans l’écriture d’Angélica Liddell, c’est dans l’expérimentation du plateau que l’écriture prend sa forme à travers l’addition des sensations, visuelles, sonores, performatives, orales, qui donnent naissance au lien entre le spectateur et le spectacle, lien toujours sacré, empreint d’un cérémonial qui appelle brutalement à l’éveil de la vie intérieure.
équipe artistique
texte, mise en scène, scénographie, costumes et jeu Angélica Liddell
avec Beatriz Álvarez, Laura Jabois, Raquel Fernández, Oliver Laxe, Angélica Liddell, Blanca Martínez et Camilo Silva
et la participation de Katia Blevin, Isaure de Galbert, Elzbieta Koslacz et Aubin Grandjean en alternance avec Siméon Presse
assistanat à la mise en scène Borja López
lumières Sindo Puche et Nicolas Chevallier
régie plateau Nicolas Guy Michel Chevallier
production et diffusion Gumersindo Puche
logistique Saité Ye
communication Génica Montalbano
production
Iaquinandi S. L.
coproduction La Colline - théâtre National, Teatros del Canal - Madrid, Théâtre de Liège - Centre scénique - Centre européen de création théâtrale et chorégraphique
création à La Colline
sur la route
Teatros del Canal, Madrid du 1er au 3 mai 2020
nternationaal Theater Amsterdam (ITA) les 15 et 16 avril 2020
Theater Rotterdam le 4 septembre 2020