texte, mise en scène, scénographie, costumes et jeu Angélica Liddell
du 18 janvier au 9 février 2020 au Grand Théâtre
les samedis à 20h30 et les dimanches à 15h30
spectacle en espagnol surtitré en français,
présenté en alternance avec Una costilla sobre la mesa : Padre
durée 1h30
Je ne vois rien du monde visible.
Una costilla sobre la mesa
Je viens de brûler mes parents, un corps puis l’autre à trois mois d’écart. Je ne pourrai plus jamais revenir d’ailleurs. Je ne veux pas me souvenir d’eux vivants. Je veux être accompagnée par leurs corps sans vie, leurs visages comme sculptés dans le marbre tels des masques du Non-sens et de la Déraison, leur repos enfin, ce mystère glaciaire, et l’immense douleur que j’ai ressentie en touchant la chair déjà froide. Je veux conserver l’image de leurs cadavres comme un médaillon en or dans ma mémoire, pour qu’elle me fasse pleurer toujours et ainsi avoir toujours à l’intérieur de moi l’image manquante, l’irreprésentable : l’image qui nous manquera toujours.
Chaque jour je m’efforce d’oublier leurs vies, qui sont la mienne, je ne veux avoir d’autre souvenir que leurs morts, leurs morts qui ont ramené à moi le géant du pardon et de la pitié.
À ma droite mon père mort, à ma gauche ma mère morte. L’amour tout en haut, sphérique et doré. Je t’aime, mon père. Ma mère, je t’aime.
À ma mère, j’offre en guise d’ultime cérémonie la pièce qu’elle aurait aimé voir, un voyage mythique jusqu’à la terre de ses ancêtres. Pour mon père, la meilleure offrande réside dans l’inintelligible, c’est-à-dire ce qui fait de nous des saints.
Angélica Liddell
Après The Scarlet Letter, présenté en 2019 à La Colline, l’artiste espagnole Angélica Liddell choisit le principe de l’adresse directe, pour aborder le thème intime de la filiation.
Pour rendre hommage à sa mère récemment décédée, l’auteure metteure en scène se nourrit de ressources philosophiques et rassemble autour d’elle performeurs, acteurs, amateurs, enfants et non-voyants, ainsi que le vocaliste a cappella Niño de Elche et Ichiro Sugae, danseur et fidèle collaborateur.
équipe artistique
texte, mise en scène, scénographie, costumes et jeu Angélica Liddell
avec Angélica Liddell, Gumersindo Puche, Niño de Elche, Ichiro Sugae
et Tony Aliot, Kymia Bayat, Marion Begin, Cécile Bernard, Adèle Bertin, Baptiste Brisseault, Inès Dujardin en alternance avec Salsabila Nefati, Hélixe Charier, Julien Chaudet, Frédéric Cherubini, Camille Delpech, Melchior Derouet, Héloïse Logie, Stéphanette Martelet en alternance avec Léa Fonder, Benoît Maubrey, Alice Pozzo Di Borgo, Anna Ranz, Julia Salaün, Garance Silve, Rosalie Sinsou
assistanat à la mise en scène Borja López
lumières Jean Huleu
son et vidéo Antonio Navarro
régisseurs plateau Nicolas Guy Michel Chevallier
production et diffusion Gumersindo Puche
logistique Saité Ye
communication Génica Montalbano
production
Iaquinandi, S.L.
coproduction Théâtre Vidy-Lausanne, Festival Temporada Alta, Teatros del Canal, Madrid
sur la route
Internationaal Theater Amsterdam (ITA) les 10 et 11 avril 2020
heater Rotterdam le 2 septembre 2020
édition
Le texte Una costilla sobre la mesa : Madre est paru aux éditions Les Solitaires intempestifs en mars 2019