Chaque lundi matin, Mub lit à Mab, qui ne sait pas lire, les lettres de Tir et Lir, les enfants absents ; chaque lundi après-midi, Mub lit à Mab les lettres qu’il écrit à Tir et Lir. Quarante lettres et dix lundis pour que s’écrive une nouvelle tragédie, dans une écriture si élémentaire que c’est comme s’il avait fallu, toute mémoire perdue pour se sauver, recommencer à écrire comme si l’on n\\'avait jamais écrit. Dans l’intimité et la complicité de ces lettres, Mab et Mub se réveillent, soudain confrontés à une horreur et une jouissance inconnues d’eux, et qui leur parlent d’eux, féroces et burlesques.
Marie Redonnet