Neuf années durant d’un parcours artistique extraordinaire, Jorge Lavelli a dirigé et illuminé le tout jeune théâtre national de son talent d’artiste et de son énergie qui marqueront La Colline à jamais.
En ces années, on croisait dans les couloirs des Arrabal, des Benichou, des Bercut, Berlin, Bertin, Berlioux, Bond, Cantarella, Chevit, Copi, Didym, Dreyfus, Duchaussoy, Dux, Faure, Fontana, Frot, Gence, Girogetti, Grumberg, Hiegel, Jay, Joiris, Kerbrat, Krauze, Laug, Llamas, Magre, Mathieu, de Meideiros, Mélinand, Moreau, Natale, Nelson, Perrier, Pinon, Roussillon, Scob, Stagé, Stavisky, Verdi, Weber, Zito et Maria Casarès bien sûr.
Certains se souviennent que l’on travaillait dur mais aussi que l’on avait le sens de la fête, que l’on riait beaucoup, que l’on parlait bien des langues et que l’on avait cure des frontières, fussent-elles celles de la géographie ou du théâtre public/privé.
Jorge Lavelli a offert à La Colline des trésors, celui d’avoir obstinément défendu les textes de ses contemporains (Les auteurs vivants à La Colline ! comme un manifeste), d’avoir inauguré l'institution avec un spectacle fleuve dont le titre, Le Public, scellera pour toujours un pacte entre les équipes du théâtre et celles et ceux pour qui l’on crée.
Durant ces neuf années, on ne reculait devant rien, les textes d’auteurs méconnus du public, les mises en scènes aux multiples entractes, l’audace des grandes aventures théâtrales dont Jorge avait le secret et qui d'ores et déjà font histoire.
Le recevoir à La Colline, pour célébrer les 30 ans ou à l’occasion d’une création, était une joie et une grande émotion car lui-même cultivait le sens de l’accueil, saluant le public les soirs de spectacle. Son humour et ses remarques acérées masquaient guère le regard tendre qu’il portait aux artistes, au théâtre.
Bien sûr, Dominique Poulange a été de toutes les aventures, nous la saluons aujourd’hui avec beaucoup d’émotion et nous pensons à Jorge, l’artiste, l’humaniste par l’art. Le voilà, par son passage de la vie à la mort, devenu plus que jamais l’âme de ce théâtre auquel il avait donné le nom : La Colline. Éternellement reconnaissants, merveilleux Jorge, pour tout ce que tu nous as légué.
L'équipe de La Colline
(Re)lire l'édito de la brochure de saison 94/95 de La Colline
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