Collectif Les Possédés
Depuis sa création en 2002, le Collectif Les Possédés, constitué de 9 comédiens, suit la voie d’un théâtre qui s’intéresse profondément à l’humain : ses travers, ses espoirs, ses échecs, ses réalisations, sa société…
Prospecter, creuser, interroger ce que nos familles, ce que nos vies font et défont, ce qui rend si complexe et si riche le tissu des relations humaines qui enveloppe nos existences.
Ainsi, pour les textes qu’il monte, le collectif creuse l’écriture : c’est d’abord l’approche par une vue d’ensemble qui s’affine en fonction de la richesse des regards de chaque acteur, du degré d’intimité créé avec la matière en question et de la singularité des perceptions de chacun. Une aventure intérieure collective vers les enjeux cachés d’un texte, ses secrets et ses mystères. Approcher l’auteur et son œuvre pour, alors, s’en détacher, se délivrer de sa force et de son emprise afin de faire apparaître sa propre lecture, son propre théâtre.
Les membres du collectif se connaissent depuis longtemps, presque tous issus du Cours Florent, et la relation étroite qui les unit sert un jeu qui laisse la part belle à leurs propres personnalités. C’est certainement leur marque de fabrique : un théâtre qui privilégie l’humain et la fragilité qui le constitue. C’est donc assez naturellement que des auteurs comme Jean-Luc Lagarce ou Anton Tchekhov, grands explorateurs de la condition humaine de leurs époques respectives, ont pris place dans le répertoire du collectif.
Les membres permanents du collectif sont : Laurent Bellambe, Julien Chavrial, David Clavel, Rodolphe Dana, Katja Hunsinger, Émilie Lafarge, Nadir Legrand, Christophe Paou et Marie-Hélène Roig.
« Il y a beaucoup de liberté (chez les Possédés). Il y a de la vie. Ça mange, ça grignote, ça boit, ça papote. On donne son point de vue, sans hiérarchie. C’est un collectif. Néanmoins, on perçoit assez vite que derrière cette effervescence, la méthode de travail est en réalité tout à fait soudée, bien rodée, les modalités parfaitement intégrées : le groupe travaille de¬puis dix ans, ils se connaissent bien. [...] Les protocoles de travail laissent forcément une trace sur le spectacle fini. Me revient en mémoire la mise en scène de Merlin ou la Terre dévastée, [...] : je me souviens de l’énergie de ce spectacle un peu fou, qui semblait “advenir” sous nos yeux, donnant l’impression que la mise en scène laissait la porte ouverte à l’imprévu et aux improvisations, même une fois l’exploitation commencée. À présent, je comprends; par cette “liberté contrôlée”, le groupe consent à ce que les accidents du hasard (et de la vie) fassent irruption [...] dans la forme en éternel mouvement du spectacle »
Angela de Lorenzis
En répétition avec Les Possédés – Cahier programme La Colline – Théâtre national – octobre 2012