Charles Péguy
auteur (1873 - 1914)Charles Péguy naît à Orléans le 7 janvier 1873. Milieu laborieux et croyant. Son père, menuisier, meurt quelques mois plus tard. Il grandit entre sa grand-mère et sa mère.
1891 Reçu bachelier lettres.
1892 Échoue à l’École Normale Supérieure (après un second échec en 1893). Licence de philosophie. Influence du bibliothécaire de l’École, le socialiste Lucien Herr.
1895 Fonde un groupe socialiste et commence à rédiger la première Jeanne d’Arc.
1897 Mariage avec Charlotte Baudoin. Achève et publie Jeanne d’Arc (drame en trois pièces : Domrémy, Les Batailles, Rouen). Proche de Jaurès et Zola, écrit et publie dans des revues ses premiers articles, véritables manifestes socialistes (De la cité socialiste...)
1898-1899 Article J’accuse de Zola. Prend part à la fondation de la « librairie Georges Bellais » (librairie socialiste), rue Cujas. Articles favorables à Dreyfus dans la « Revue blanche ». Échec à l’agrégation de philosophie. Il abandonne définitivement l’Université.
1900-1914 Premier numéro des Cahiers de la Qinzaine où il affirme sa volonté de fonder un « journal vrai », non asservi au Comité général du parti socialiste. Publications régulières et incessantes jusqu’à sa mort (229 cahiers au total). Peu à peu la publication prendra le caractère de collection d’œuvres séparées qui a fait son originalité.
1905 Promu lieutenant de réserve.
1907 Retour à la foi catholique. Amitié avec Jacques Maritain.
1909 Commence les Dialogues de l’histoire (Clio et Véronique dont la rédaction se poursuit jusqu’en 1913 et qui paraîtront en 1917 et 1955).
Rédaction du Mystère de la charité de Jeanne d’Arc (refonte du drame de 1897).
1910 Rédaction de Notre jeunesse (l’explication la plus complète de l’attitude de Péguy : comment il n’y a pas d’opposition entre le socialisme et le dreyfusisme d’autrefois et le christianisme d’aujourd’hui, mais au contraire, fidélité à un même idéal mystique), puis de Victor-Marie, comte Hugo.
1911-1912 Reçoit le prix Estrade-Delcros de l’Académie Française. De plus en plus « patriote » et ennemi des pacifistes et internationalistes. Rédaction du Porche du mystère de la deuxième vertu et du Mystère des Saints Innocents, de La Tapisserie de Sainte Geneviève et de Jeanne d’Arc (le genre de la « tapisserie » pouvant se définir comme une suite souvent très longue de strophes sur un même thème - et souvent sur les mêmes rimes - commençant par un mouvement unique - souvent le même vers). Pélerinage à Chartres.
1913 Dernier pélerinage à Chartres. L’Argent, La Tapisserie de Notre-Dame et Eve (La plus grande œuvre en vers de Péguy dont le sujet est le salut).
1914 Publication des Œuvres choisies poétiques. Le 2 août, mobilisation générale. Le 4 août, Péguy est mobilisé comme lieutenant. Le 10 août, campagne de Lorraine avec le 270e régiment d’infanterie.
Le 5 septembre, Péguy est tué au front près de Villeroy.
Cahiers de la quinzaine
Toutes les œuvres de Péguy publiées de son vivant - sauf quelques poèmes - ont paru dans les Cahiers de la Quinzaine. Sont disponibles en librairie les trois premières séries, reproduites par les Éditions Slatkine, Genéve, 1975 (diffusion H. Champion).
Œuvres complètes
Œuvres complètes, préface de Jean Hastaire, Éditions Slatkine, Genéve, 1974 (10 volumes).
Les œuvres de Péguy ont toutes fait l’objet d’éditions séparées chez Gallimard dans la collection « Blanche ». La plupart des éditions séparées étant épuisées, elles ont été rééditées par Gallimard dans la collection « Bibliothèque de la Pléiade » (2 volumes, 1959/1961) avant de faire l’objet d’une nouvelle édition en trois volumes présentée, établie et annotée par Robert Burac.
Œuvres en prose complètes I (Paris, 1987) : période antérieure aux Cahiers de la quinzaine (1897-1905) - période des six premières séries des Cahiers (1900-1905). Ce volume comprend notamment : De la cité socialiste / Marcel, Premier dialogue de la cité harmonieuse / Pierre, Commencement d’une vie bourgeoise.
Œuvres en prose complètes II (Paris, 1988) : période des Cahiers de la quinzaine de la septième à la dixième série (1905-1909). Ce volume comprend notamment : À nos amis, à nos abonnés / Notre patrie.
Œuvres en prose complètes III (Paris, 1992) : période des Cahiers de la quinzaine de la onziéme à la quinziéme et dernière série (1909-1914). Ce volume comprend : Notre jeunesse / Victor-Marie, comte Hugo / « Les Amis des Cahiers » / Œuvres choisies de Charles Péguy 1900-1910 / Un nouveau théologien, M. Fernand Laudet / Véronique, dialogue de l’histoire et de l’âme charnelle / L’Argent / L’Argent suite / Clio, dialogue de l’histoire et de l’âme païenne / Notes sur M. Bergson et la philosophie bergsonienne / Note conjointe sur M. Descartes et la philosophie cartésienne.
Œuvres poétiques complètes, introduction de François Porché et notes de Marcel Péguy, Éditions Gallimard, coll. « Bibliothéque de la Pléiade », Paris, 1941. Éditions enrichies de nouveaux textes en 1948, 1954, 1962, 1975. Ce volume contient : Jeanne d’Arc (À Domrémy / Les Batailles / Rouen) / La Chanson du roi Dagobert / Le Mystère de la charité de Jeanne d’Arc / Le Porche du mystère de la deuxième vertu / Les Sept contre Thèbes / Châteaux de Loire / La Tapisserie de Sainte Geneviève et de Jeanne d’Arc / Les Sept contre Paris / La Tapisserie de Notre Dame / Sainte Geneviève, patronne de Paris / Eve I [Jeanne et Hauviette] / Le Mystère de la vocation de Jeanne d’Arc / La Ballade du cœur qui a tant battu / [Suite d’Eve].
Œuvres publiées chez d’autres éditeurs
Lettres et entretiens, Librairie Giraud-Badin, Paris, 1927 (livre épuisé).
Une amitié française, correspondance entre Charles Péguy et Romain Rolland, Éditions Albin Michel, coll. « Cahiers Romain Rolland », n°7, Paris, 1955.
Le Mystère de la charité de Jeanne d’Arc, avec deux actes inédits, édition critique présentée par Albert Béguin, Éditions « Le Club du meilleur livre », Paris,1956.
Notes politiques et sociales, présentées par André Boisserie, Cahiers de l’Amitié Charles Péguy, Paris, 1957.
Précis de climatologie, Éditions Masson, Paris, 1970.
Pour l’honneur de l’esprit, correspondance entre Charles Péguy et Romain Rolland (1898-1914), Éditions Albin Michel, coll. « Cahiers Romain Rolland », n° 22, Paris, 1973.
Correspondance entre Charles Péguy et Alain-Fournier (1910-1914), Éditions Fayard, Paris, 1973.
La Ballade du cœur : poème inédit, Éditions Klincksieck, Paris, 1973.
Les œuvres posthumes de Charles Péguy, présentées par Jacques Viard, Cahiers de l’Amitié Charles Péguy, Paris, 1974.
Correspondance Charles Péguy - Pierre Marcel (1905-1914), Cahiers de l’Amitié Charles Péguy, n°27, Paris, 1980.
Correspondance Charles Péguy – Alain-Fournier : paysage d’une amitié, Éditions Fayard, Paris, 1990.
De Jean Coste, édition critique présentée par Anne Roche, Éditions Klincksieck, Paris, 1975.
De Jean Coste, présentation Benoît Denis, Éditions Actes Sud / Labor / L’Aire, coll. « Babel », Paris, 1993.
Gethsémani, présentation Jean Bastaire, Éditions Desclée de Brouwer, coll. « Les Carnets DDB », Paris, 1995.
La Ballade, présentation Jean Bastaire, Éditions Desclée De Brouwer, coll. « Les Carnets DDB », Paris, 1996.
La Chanson du roi Dagobert, édition critique commentée par Robert Burac, Éditions H. Champion, coll. « Textes de littérature moderne et contemporaine », Paris, 1996.
Jeanne d’Arc, drame en trois pièces, Éditions Défi, coll. « Nos Classiques », Paris, 1997.
Prières dans la cathédrale de Chartres - la tapisserie de Notre-Dame, préface Roger Secrétain, Éditions Corsaire, Paris, 1998.
Documentation générale
Depuis 1946 existe une association l’Amitié Charles Péguy, fondée par Auguste Martin. Elle a publié un bulletin, les Feuillets (216 numéros de 1946 à 1977). En 1978, les Feuillets ont fait place à un bulletin trimestriel : L’Amitié Charles Péguy.
À Orléans, un centre Charles Péguy a été ouvert en 1964. À la fois musée et bibliothèque, il possède de nombreux manuscrits et les archives des Cahiers de la quinzaine.