Antonio Negri

Né le 1^er août 1933 à Padoue (Italie).
Philosophe et homme politique européen, membre du comité éditorial international de la revue « Multitudes ».
D’abord militant dans l’Action catholique étudiante, il fréquente bientôt des mouvements marxistes et participe dans les années 60 à l’élaboration de l’« autonomie ouvrière » (opéraïsme). Il collabore notamment aux Quaderni Rossi avec Mario Tronti. En 1969, il est l’un des fondateurs du groupe « Potere Operaio », qui s’auto-dissout en 1971.

Toni Negri a enseigné à l’Université de Padoue, à l’École Normale Supérieure de la rue d’Ulm, à l’université de Paris VII et de Paris VIII, au Collège International de philosophie, à l’Université européenne de la recherche.
Accusé en 1979 de complicité dans l’assassinat d’Aldo Moro, sans procès, il fait quatre ans et demi de prison préventive dans des quartiers haute sécurité. C’est le moment où il est diabolisé (« le mauvais maître ») et accusé d’« association subversive », de « constitution de bande armée », d’« insurrection armée contre les pouvoirs de l’État ».
En 1983, il se présente comme candidat du « Partito radicale » de Marco Panella, il est élu député et, bénéficiant de l’immunité parlementaire, sort de prison. Quelques mois plus tard, l’immunité est levée. Il s’enfuit en France avant qu’on ne vienne l’arrêter. Il a bénéficié depuis de nombreux acquittements concernant ses liens avec les Brigades Rouges et sa responsabilité dans l’assassinat d’Aldo Moro.
Après 14 ans d’exil, à Paris, où notamment il anime la revue « Futur Antérieur », il commence à rédiger Empire avec Michael Hardt et enseigne la science politique. En 1997, il décide de rentrer en Italie où il est immédiatement arrêté et mis en prison. Libéré depuis, il vit aujourd’hui entre Venise et Paris. Il s’occupe de la revue « Posse », travaille avec le groupe altermondialiste des « Disobbedienti » (« Les Désobéissants ») à un mensuel intitulé « Global » et, avec Michael Hardt, rédige la suite d’Empire : Multitudes.

Celui qui pour beaucoup fut un maître dans les années 70 semble être de nouveau en mesure d’influencer les plus jeunes et de poursuivre avec eux son travail d’insubordination. Avec Empire, qui a été l’objet d’un débat mondial, il inspire largement le mouvement altermondialiste.

Notice biographique rédigée par Emmanuel Videcoq

Empire, en collaboration avec Michael Hardt, texte français Denis-Armand Canal, Éditions Exils, coll. « Essais », Paris, 2000 ; rééd.10/18, coll. « Fait et cause », 2004.

Kairos, alma venus, multitude : neuf leçons en forme d’exercice, texte français Judith Revel, Éditions Calmann-Lévy, coll. « Petite Bibliothèque des idées », Paris, 2001.

Du Retour-Abécédaire biopolitique, Éditions Calmann-Lévy, coll. « Petite Bibliothèque des idées », 2002.

Job, la force de l’esclave, texte français de Judith Revel, Éditions Bayard, Paris, 2002

Multitudes, en collaboration avec Michael Hardt, Éditions La Découverte.