La thématique de cette exploration, le « cardiaque », renvoie à la notion de périodicité plus ou moins stable. Les seuils entre périodicité et arythmie, à l'aune des questions de respiration, de rythme cardiaque, prennent alors une dimension nouvelle : l'exploration d'un rythme devient exploration d'états du corps. 
Le rythme est avant tout affaire de mouvements et nous nous efforçons de rendre sensible les zones de passages entre ces horizons rythmiques, de la langue, de la musique, leurs transformations, leurs seuils. Ces seuils sont là où se situe le vivant du rythme, « l’entre deux pôles ». Par exemple, une périodicité peut être menacée par des fluctuations de tempi, des accents « contramétriques » qui pourront conduire ou non à un autre état rythmique, plus instable, ressenti comme apériodique. Les brisures de rythmes permettront de jouer de la porosité entre l’ordre de la répétition et le désordre. De la même manière une vitesse devenue extrême peut nous conduire à ressentir une pure durée. C’est donc bien la navigation entre ces pôles rythmiques, plus que ces pôles eux-mêmes qui sont le centre de cette création musicale.