texte Annick Lefebvre, mise en scène Alexia Bürger
du 8 novembre au 2 décembre 2017 au Petit Théâtre
du mercredi au samedi à 20h, le mardi à 19h et le dimanche à 16h — durée 1h15
spectacle en québécois
Une chose comme celle-là, on pense que ça se peut pas, pas pour de vrai, pas dans le réel, une chose semblable, on se dit que non, oh fucking non, holy shit que non, pour l’amour du Saint-Ciel-du-Saint-Calvaire-du-jamais-oh-grand-jamais, pour l’amour de ce en quoi on croit, de ce en quoi on croit pas pis de ce en quoi on a arrêté de croire, on n’a pas le choix d’affirmer que c’est impossible, que c’est irréaliste, que c’est inadmissible pis que ça peut pas agir contre notre gré, agir comme un analgésique pernicieux, nous agir dessus sans qu’on l’ait prémédité pis nous condamner avant terme.
Quand un être humain réalise que des fils barbelés lui poussent dans le corps, que sa gorge et sa bouche en seront bientôt envahies, l’empêchant peu à peu de respirer, c’est alors que surgit l’urgence de la parole. Dire les derniers mots de l’ultime heure de sa vie, tant qu’il est encore temps. Les mots trop longtemps censurés, les mots qui débordent. Le choix de se taire, aussi.
Tout comme l’ensemble de l’œuvre d’Annick Lefebvre, ce monologue qui sera créé à La Colline est ancré dans la réalité d’aujourd’hui. Sa génération d’auteurs québécois traduit la situation politique d’un pays « sans pays », de manière poétique et violente, tentant de survivre par une langue d’identité, qui ne se veut ni belle ni conciliante mais lacérée, tranchante, radicale.
Tel le crachat d’une jeunesse que l’on n’entend que trop rarement.
équipe artistique
texte Annick Lefebvre
mise en scène Alexia Bürger
avec Marie‑Ève Milot
dramaturgie Sara Dion
assistanat à la mise en scène Stéphanie Capistran-Lalonde
scénographie et costumes Geneviève Lizotte
assistée de Carol-Ann Bourgon Sicard
lumières Martin Labrecque
musique Nancy Tobin
conseils aux mouvements Anne Thériault
effets spéciaux Olivier Proulx
maquillage et coiffure Gilly Toselo
production
Théâtre de Quat’Sous - Montréal
coproduction La Colline - théâtre national
documents
édition
Pour l’écriture de ce texte Annick Lefebvre a bénéficié de la Résidence canadienne d’auteur.e.s dramatiques de Gros-Morne 2017, grâce au soutien du Centre des Auteurs Dramatiques et de Playwrights Workshop Montreal, en partenariat avec Creative Gros-Morne. L’auteure a également bénéficié d’une bourse de création du Conseil des Arts et des Lettres du Québec.
Le texte Les barbelés est édité aux éditions Dramaturges éditeurs